Summorum pontificum, ce motu proprio qui facilite l’usage de la forme extraordinaire dans l’Eglise universelle et permet à chaque prêtre de la célébrer selon son bon vouloir est l’un des plus beau cadeau que Sa Sainteté Benoît XVI nous ait légué. C’est un vrai don qu’il a fait à l’Eglise mais ce n’est pas de la démocratisation de l’usus antiquior dont je voudrais vous parler mais de ce qui constitue réellement le coeur de ce document: l’unité ecclésiale.
Une unité qui était profondément blessée et dont le cœur paternel du pape avait pris toute la mesure.
Par ce motu proprio le pape émérite nous faisait découvrir ceci en son article premier:
Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par le Bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme expression extraordinaire de la même lex orandi de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la lex orandi de l’Église n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain.
Tout réside dans cette dernière phrase du Saint Père et c’est une joie de reconnaître que dans la liturgie nous prions la même chose avec deux usages dont les similarités sont parfois difficilement perceptibles, à un tel point parfois que notre pape émérite fut dans l’obligation de le répéter, il n’y a qu’un rit romain car dans les deux usages est célébré l’unique sacrifice rédempteur du Christ Jésus et sont exprimées toutes les vérités de Foi.
Mais il se trouve que cette unité est toujours malmenée, premièrement car on peut voir un enfermement de certains dans la forme extraordinaire et qu’ils en oublient parfois que le missel du Bienheureux Paul VI constitue la liturgie ordinaire, valide et légitime en soi. Cette attitude se retrouve aussi chez les fidèles de la forme ordinaire dénigrant par principe ce qui est trop esthétique, trop pompeux, et pas assez participatif (selon la mauvaise compréhension de ce mot). C’est mal comprendre la participatio actuosa qui est en premier lieu une attitude, une disposition intérieure à s’offrir au Seigneur à travers ce que l’on est, avant d’être quelque chose de performatif.
Dans sa grande mansuétude, le pape Benoît XVI désirait satisfaire les personnes qui restaient attachées à cette forme et s’expliquait ainsi dans la lettre pastorale qui accompagne le motu proprio :
Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II, et qui étaient fidèles au Pape et aux Evêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte Liturgie qui leur était chère ; cela s’est produit avant tout parce qu’en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j’ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l’Eglise.
Voilà ce qu’il est primordial de retenir , ce n’est pas la forme ordinaire ni la réforme liturgique qui ont menées à ces querelles mais les abus qui s’y sont greffés. Ce qui aujourd’hui est plus que souhaitable c’est l’enrichissement des deux formes qui ont de nombreuses choses à s’apporter et que notre pape émérite appelait de ses vœux
C’est réellement un don de paix et d’unité que Benoît XVI nous a donné à travers cette réhabilitation universelle de l’usage ancien et qu’il s’agirait maintenant de faire fructifier.
Twicsy
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