Nombreux sont, de nos jours, les responsables de la musique liturgique qui souhaitent réintroduire le chant vénérable de l’Eglise romaine, le chant grégorien, dans nos célébrations liturgiques, selon le souhait exprimé par l’Eglise au Second Concile du Vatican (cf Constitution sur la Sainte Liturgie, par. 116). Le plus simple est encore de commencer par l’ordinaire (Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus). Cependant, la tradition romaine offre un grand nombre d’ordinaires grégoriens pour chaque temps liturgique, ou type de fête, et il peut être difficile de s’y retrouver.
Nous reproduisons ici, comme un pense-bête, les indications pour l’usage des différents ordinaires, tels que donnés dans le Liber Usualis de 1962. On notera qu’elles ne couvrent pas tout à fait toutes les possibilités ; par exemple, le temps de la Septuagésime n’est pas déterminé, mais l’absence de Gloria pousse à user des ordinaires qu’on utiliserait en Carême.
Pour la forme ordinaire, il est sans doute utile de rappeler que les « fêtes de premières classes » correspondent au « solennités », les « fêtes du deuxième classe », aux « fêtes », et les « fêtes du troisième classe », aux « mémoires ». Ce qu’on appelle « commémoraison » dans la forme extraordinaire a disparu lors de la Réforme de 1969, à moins que l’on considère les « mémoires optionnelles » comme leurs successeurs. De mêmes, les « Vigiles », jours de préparation pénitentiels aux grandes fêtes, célébrées en violet, n’existent plus.
Enfin, il faut remarquer que la coutume a souvent usé d’un ordinaire plus largement que ne le prévoit le Liber ; ainsi, la messe VIII « De Angelis » est concrètement chantée lors de nombreux dimanches du temps ordinaire, ainsi qu’aux dimanches du temps de Noël.
Il est souhaitable que les fidèles soient exposés à une diversité suffisante d’ordinaires grégoriens, qui puissent nourrir leur piété en harmonie avec le cycle de la Liturgie. Puisse ce petit article y contribuer.
Temps pascal : Messe I (Lux et Origo)
Dimanches en vert : XI (Orbis factor)
Dimanches de l’Avent et de Carême : XVII
Fêtes de 1è classe : Messe II (Kyrie fons bonitatis), III (Kyrie Deus sempiterne)
Fêtes de 2è classe : IV (Cunctipotens Genitor Deus), V (Kyrie magnae Deus potentiae), VI (Kyrie Rex Genitor), VII (Kyrie Rex splendens), VIII (De Angelis)
Fêtes de 3è classe : XII (Pater cuncta), XIII (Stelliferi conditor orbis), XIV (Jesu redemptor)
Fêtes de la Vierge : IX (Cum Jubilo), X (Alme Pater, moins solennel)
Aux commémoraisons et aux féries du temps de Noël : XV (Dominator Deus)
Féries en vert : XVI
Féries de l’Avent et du Carême, Vigiles, Quatre-Temps et Rogations : XVIII (Deus Genitor Alme)
Dom MOCQUEREAU
Je suis assez tard, mais il faut constater que les choix sont arbitraires. Il y eut la prépondérance de la preuve, oui, mais Solesmes a noté la diversité dans les manuscrits.
« Il est souhaitable que les fidèles soient exposés à une diversité suffisante d’ordinaires grégoriens, qui puissent nourrir leur piété en harmonie avec le cycle de la Liturgie. »
Moi, je serais très heureux si les autorités ecclésiastiques interdisaient la messe VIII…En fait, je diviserais plus les messes : la messe II pour le Seigneur, la messe III pour les fêtes du Seigneur qui ne sont pas les plus importantes, la messe IV pour les Apôtres, la messe V pour les martyres de rang double selon le calendrier traditionnel, la messe VII pour les confesseurs, la messe IX pour la Vierge, la messe X pour la fête simple de Notre Dame du samedi et la messe du 1er samedi, la messe XIII pour les fêtes semi-doubles, la messe XV pour les simples, les messes votives du Seigneur et les octaves selon les rubriques données dans le Paroissien romain. (Évidemment j’utilise le calendrier « avant-1955, mais j’ai copié le texte d’une autre publication que j’ai déjà écrite…)
Les messes I, XI, XII XVII et XVIII peuvent être chantée selon la saison ou le calendrier, e.g. la messe du Quatre-Temps est celle de féries de l’Avent, etc.